Via Montpellier

1930 - 1949
Les premiers bus à l'initiave de la ville de Montpellier

Les premières lignes de bus en 1930

Juillet 1930 : la municipalité étudie trois propositions de desserte

Dans sa séance du 30 juillet 1930 , le conseil municipale de Montpellier étudie la possibilité de mettre en place un service d’autobus complémentaire du réseau de tramway afin de desservir les nouvelles zones pavillonnaires qui commencent à s’étendre avec l’accession à la petite priorité des travailleurs. Le conseil municipal y fait le constant qu’après une période dans laquelle, il n’existait que quelques maisons isolées dans ces quartiers (Les Aubes, Pompignane, Plan des 4 Seigneurs…), il apparait qu’à l’époque, le nombre de constructions destinées à l’habitation augmente. Les nouveaux habitants de ces logements doivent néanmoins se rendre vers le centre-ville de Montpellier pour y travailler ou s’approvisionner.

Les propositions étudiées ont été formulées par trois entreprises réalisant à l’époque plusieurs lignes dans Montpellier et ses alentours :

  • La Société Générale des Transports départementaux (SGTD)
  • La Compagnie des Tramways Electriques de Montpellier (CTEM)
  • La Société Central Garage (CG)

Sans conteste, la proposition du Central garage est plébiscitée par le conseil municipal par rapport à son offre, ses tarifs avantageux et sans mettre en péril les finances de la ville. La ville accepte également une priorité au Central Garage dans le  cas où d’autres lignes seraient à exploitées, cette priorité serait néanmoins à offre égale.

Juillet 1931 : la reprise du service de par la Compagnie des Tramways Electriques

L’exploitation d’autobus ne dure pas et celle-ci est abandonnée par le Central garage et son partenaire la Société Montpellier automobile. La ville se tourne alors vers la Compagnie des tramways électriques de Montpellier pour que celle-ci lui fasse une nouvelle proposition en vue de la reprise du service d’autobus. Après de longs pourparlers, le conseil municipale examine et entérine un projet de convention entre la ville de Montpellier et la Compagnies des tramways électriques de Montpellier le 9 novembre 1931 après avoir reporté l’affaire au conseil du 30 juillet 1931.

Ainsi,  la nouvelle convention établie jusqu’au 31 décembre 1932 permet la mise en service de deux lignes. Par rapport à la proposition de 1930, la deuxième ligne est prolongée de la Comédie à l’école d’Agriculture à l’Ouest du centre-ville. Pour précision, le lieu-dit de la Soufrière se situe dans le quartier des Près d’arènes très exactement au croisement de la rue du Centrayrargues et de l’avenue de Palavas. 

LigneItinéraireOffre de service
ALes Aubes à La Soufrière34 voyages de 7h05 à 19h interruption aux heures creuses le matin et l’après-midi
BLa Pompignane à l’école d’Agriculture24 voyages de 7h05 à 19h interruption aux heures creuses le matin et l’après-midi

Pour la tarification, chaque ligne est découpée en quatre sections dont le prix est de 0,75 F pour une section et 0,25 F la section supplémentaire.

Février 1932 : modification des lignes pour améliorer la rentabilité du service

Alors que la convention est tout juste mise en place, la Compagnie des tramways électriques de Montpellier constate un déficit d’exploitation de 25 000 F par mois, celle-ci propose alors au conseil municipale la modification des lignes de bus à la séance du 5 février 1932. Ainsi, le conseil municipale accepte la création d’une ligne vers le Plan des quatre seigneurs (au nord de la ville) et la suppression de la ligne Les Aubes – La Soufrière.

Octobre 1932 : la convention est rallongée jusqu'en 1937

Le 19 octobre 1932, la Compagnie des tramways électriques de Montpellier adresse une lettre à la ville de Montpellier concernant un projet de convention au-delà du 31 décembre 1932 pour la gestion du réseau d’autobus. La compagnie demande que la durée de la convention soit de cinq ans afin d’organiser au mieux son réseau en vue de la réduction ou de la suppression de son déficit. De plus, elle demande un monopole pour le stationnement des autobus aux arrêts et aux terminus ce qui signifie qu’elle serait la seule entreprise autorisée à exploiter un réseau d’autobus dans la ville de Montpellier. Le conseil municipal y répondra favorablement dans sa séance du 21 décembre 1932 en évoquant l’évolution de la jurisprudence en la matière. En effet, la conseil d’Etat dans un arrêté du 29 janvier 1932 reconnait le droit aux maires d’interdire, dans les limites administratives de la commune, la concurrence formée par les entreprises privées aux transports concédés par la municipalité. Enfin une dernière demande est formulée par la compagnie, celle-ci propose pour la tarification de découper la ligne du Plan des 4 Seigneurs en 3 sections au lieu de 2.

Décembre 1937 : la ville se tourne vers l'entreprise de M. Benavenq

A l’approche de la fin de la convention prévue le 31 décembre 1937, l’administration municipale engage des pourparlers avec la compagnie des tramways électriques de Montpellier. Lors des discussions pour la continuation du servie, la compagnie énonce ses conditions dont celle d’avoir une recette garantie de 3 Francs par kilomètre parcouru. Cette condition n’étant pas satisfaisante pour la municipalité, la compagnie propose alors d’exploiter uniquement la ligne du Plan des 4 Seigneurs ce qui signifie l’abandon de la desserte de la Pompignane et de l’Ecole d’Agriculture. Cette proposition est également rejetée par la ville de Montpellier. Celle-ci se tourne alors vers l’entreprise de M. Benavenq qui exploitait déjà pour le compte de la Compagnie des tramways électriques les lignes d’autobus dont il est question. Le conseil municipal de Montpellier dans sa séance du 28 janvier 1938, validera l’entente avec Benavenq pour l’exploitation à titre provisoire du service d’autobus pour une durée de trois mois. La ville laisse la possibilité à l’exploitant de modifier les horaires si cela sert le service.

Mars 1938 : un déficit d'exploitation dans la gestion du service

La période d’essai de trois mois, laisse apparaitre un déficit d’exploitation de 2 500 Francs par mois environ. La municipalité décide le 28 mars lors de son conseil municipal d’allouer alors un crédit de 7 500 Francs pour continuer l’exploitation des autobus du 1er avril 1938 au 30 juin de la même année. La convention reliant la ville de Montpellier à M. Benavenq est reconduit tacitement par période de trois mois jusqu’à dénonciation par l’une des parties.

Novembre 1939 : une nouvelle convention pour le service de bus

Le 31 aout 1939, l’exploitation du service d’autobus est arrêté à l’initiative de l’entrepreneur pendant quelques mois. L’administration de la ville engage des pourparlers pour la reprise du service est présente au conseil municipal du 28 novembre 1939 un nouveau projet de convention prenant effet le 1er décembre 1939. La nouvelle convention doit durer trois mois à titre d’essai jusqu’au 29 février 1940. La convention prévoit que les deux parties doivent se mettre d’accord en février 1940 sur la cessation ou la continuation du service en fixant une date de fin de convention définitive. L’offre de transport présente dans la convention prévoit trois lignes dont l’offre ne peut être changée qu’avec l’accord de la ville.

LigneSections de tarification Départs de la ComédieDépart autre terminus
Comédie – Plan des 4 Seigneurs1/ Comédie – Octroi Boutonnet
2/ Octroi Boutonnet – Plan Ecole
3/ Plan Ecole – Plan des 4 Seigneurs
6h50, 7h58, 10h*, 12h10*, 13h50, 17h35*, 19h10*.
Dès l’arrivée du véhicule au terminus
Comédie – La Pompignane1/ Comédie – Octroi Juvénal
2/ Octroi-Juvénal - Pompignane
7h20, 10h40, 12h20, 14h10, 17h05, 18h257h28, 10h50, 13h30, 14h20, 17h20, 18h38
Comédie – Ecole d’Agriculture1/ Comédie – Rue Fonlenille
2/ Rue Fonlenille – Ecole d’Agriculture
7h40, 12h, 13h37, 18h48Dès l’arrivée du véhicule au terminus
* les départs de la Comédie passent par le chemin des Brusses à l’aller et par la route de Mende au retour.

Au niveau de la tarification, de nouveaux tarifs apparaissent en plus du tarif simple pour 1 voyage : un tarif aller-retour pour 2 ou 4 déplacements. Néanmoins, les titres valables pour un aller-retour ne sont vendus que jusqu’à 8h et l’aller-retour doit se faire dans la même journée.

Tarification sur la ligne Comédie - Plan des 4 Seigneurs

LigneAller simpleAller-retour 2 parcoursAller-retour 4 parcours
1 section1, 25 F2.00 F4,00 F
2 sections1,75 F3.00 F5.50 F
3 sections2.00 F3.50 F6.50 F

Tarification sur la ligne Pompignane - Ecole d'Agriculture

LigneAller simpleAller-retour 2 parcoursAller-retour 4 parcours
1 section1, 00 F1.75 F3,50 F
2 sections1,35 F2.10 F4.50 F
3 sections1.70 F3.00 F5.75 F
4 sections2.05 F4.00 F6.75 F

Juin 1940 : un nouvel exploitant pour le service

La convention est prolongé du 1 mars au 31 mai 1940 suite à la demande de M. Benavenq de continuer l’exploitation dans les mêmes conditions. Cependant, le service ne continuera pas au-delà de cette date par l’exploitant. La ville de Montpellier s’est alors tourné vers l’entreprise de M. Apure, seule entreprise s’étant déclaré intéressé pour reprendre le service, qui demande une contribution de la ville de 200 Francs par jour pour la période du 1er juin 1940 au 6 juillet 1940. En effet, à partir du 7 juillet 1940 en raison de la guerre qui touche alors le monde et notamment la France, un arrêté préfectoral suspend les transports urbains alors que les cars départementaux continuent de circuler.

 

Avril 1941 : des véhicules au gazogène sur la ligne du Plan des 4 Seigneurs

Pendant le conflit, la ville de Montpellier étudie une nouvelle convention le 11 avril 1941 durant son conseil municipal afin de relancer la ligne Comédie – Plan des 4 Seigneurs  avec au moins 3 allers-retours par jour avec deux véhicules munis de gazogène. Les tarifs sont fixés à 2 francs le trajet avec un demi-trajet possible à 1 franc. Il n’y a plus de tarif aller-retour. Cette convention doit durer pendant tout le conflit et prendre fin six mois après sa résolution.

Les premiers transports scolaires municipaux

Décembre 1935 : le service comporte trois lignes

Lors du conseil municipal du 27 décembre 1935[1], la municipalité de Montpellier étudie la possibilité de créer des lignes d’autobus à vocation uniquement scolaire pour transporter de Janvier aux vacances de Pâques les enfants qui ont à parcourir une distance de 2 kms entre leur lieux de domicile et leur école. Ces autobus prendrait les élèves à 7h45 pour les ramener à 17h.

Lignes à vocation scolaire présentées au conseil municipal : 

  • Quartier de la soufrière : Ramassage des élèves au niveau du carrefour de la route de Palavas et le chemin vicinal ordinaire n°73 (actuelle rue Centrayrargues) passage par l’octroi de la route de Palavas et arrivée à l’école Victor Hugo rue des Aiguerelles à proximité de la gare.
  • Quartier des Aubes : ramassage des élèves boulevard Ernest Renan et trajet direct jusqu’à l’école Victor Duruy situé boulevard Louis Blanc
  • Quartier de la Croix d’Argent : ramassage des élèves au pont de Rieucoulon sur la roue nationale entre Montpellier et Saint-Jean de Védas passage par le sommet de la côte de la Croix d’Argent et arrivée au groupe scolaire de la cité Granier.

Pour ces trois services, un contrat est alors signé entre la ville et la Compagnie des tramways Electriques de Montpellier pour l’année 1936.

Mars 1936 : le service s'étend avec deux nouveaux véhicules

Le 12 mars 1936, la ville en conseil municipal approuve la création d’un nouveau service de transport scolaire depuis le quartier Montels (vers les Sabines d’aujourd’hui) pour emmener les enfants vers les écoles de la Cité Granier. De plus, le conseil approuve également la mise en place d’un deuxième véhicule sur le service scolaire de la soufrière pour faire face à l’affluence rencontré sur ce service. Ces deux services supplémentaires sont comme pour les premiers opérés par la Compagnie des tramways électriques de Montpellier et seront gratuits pour les habitants.

Novembre 1936 : le service est renouvelé les années suivantes

Après avoir apporté satisfaction aux habitants de Montpellier, le service de transport scolaire est reconduit sur l’année scolaire 1936-1937 avec un début d’exploitation au 1er novembre au lieu de la rentrée de janvier. Dans sa séance du 4 novembre 1936, le conseil municipal vote l’attribution du contrat d’exploitation à l’entreprise MM. Apure Frères de la « Compagnie générale des omnibus de Montpellier » au lieu de la Compagnie des Tramways Electriques de Montpellier. En effet, celle-ci demandait un prix de 275 F par jour de classe tandis que l’entreprise Frères Apures ne demandait que 200 F par jour de classe. Un troisième concurrent M. Benavenq proposait le même prix mais celui-ci n’a pas été retenu. L’entreprise de transport de M. Apure est à nouveau reconduite pour l’année 1937-1938 avec un prix de 280 F par jour de classe contre 400 F pour la Compagnie des tramways électriques de Montpellier. Pour l’année scolaire 1938-1939, le transport scolaire est réalisé dans les mêmes conditions que l’année précédente avec la même entreprise.

Octobre 1939 : la municipalité cherche à réduire le coût du service

Pour l’année 1939-1940 marquée par le début de la Seconde guerre mondiale, M. Apure propose d’exécuter le service pour 380 F par jour soit 100 de plus à cause de l’augmentation des salaires et surtout du prix de l’essence et des difficultés d’approvisionnement. La municipalité décide le 15 octobre 1939 pour baisser les coûts pour la collectivité de limiter la durée du service du 20 novembre au 1 mars en se laissant toutefois la possibilité de le prolonger si besoin.  

Les thèmes de 1930 à 1949

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