Via Montpellier

1947 - 1968
Le réseau de la Régie Municipale des Transports (RMT)

Le remplacement des tramways par les bus de RMT

Mars 1947 : la création de la RMT

La concession de la Compagnie des tramways électriques arrive à expiration le 12 mars 1947, dès le lendemain, l’exploitation des transports de Montpellier est confiée à la nouvelle Régie Municipale des Transports (RMT). La municipalité réfléchit en 1946 à quelle suite donner au réseau de tramway électrique. Elle décide lors de plusieurs séances du conseil municipale de créer une régie pour gérer elle-même les transports afin d’accompagner le développement de la ville. L’administration municipale confirme sa volonté de remplacer le réseau de tramway vieillissant par un réseau d’autobus dans les meilleurs délais possible. 

A la création de la Régie Municipale des Transports, le réseau comprend 4 lignes :

  • Font d’Aurelle – Octroi de Palavas 
  • Saint-Eloi – Champs de Manœuvres  
  • Comédie – Castelnau
  • Comédie – Celleneuve

Les lignes de la Comédie à Celleneuve et de la Comédie à Castelnau forment en réalité une seule ligne dans la mesure où les véhicules réalisent à la suite un aller-retour complet sur chacune des lignes.  

Avril 1947 : la ligne Font d'Aurelle - Octroi de Palavas est prolongée

Dès le 13 avril 1947, la ligne Font d’Aurelle – Octroi de Palavas est exploité par des autobus, il s’agit de la première ligne de tramway substituée. Un mois plus tard, le conseil municipale adopte lors de la séance du 19 mai 1947, le prolongement de cette ligne vers le Rond-Point des Moulins. Le nouveau terminus se situe approximativement vers l’actuel arrêt Garcia Lorca dans le quartier des Près d’Arènes.

Juillet 1947 : une nouvelle tarification pour le réseau de la RMT

Le prolongement de la ligne du Font d’Aurelle vers le rond-point des moulins entraine également une refonte de la tarification sur l’ensemble du réseau de la RMT. En effet, si le principe du sectionnement est conservé, il faut alors mettre en circulation un nouveau type de ticket sur la ligne prolongée au Rond-point des Moulins. La multiplicité des tickets à cause du sectionnement complexifie d’autant la vente et le contrôle des titres de transport. L’administration valide la mise en place d’un tarif unique par ligne de 5 Francs par trajet enfin, une carte hebdomadaire permet à un usager de réaliser un aller-retour quotidien sur une ligne pour 30 Francs, ou deux aller-retours par jour sur une ligne pour 45 Francs.

Tarification en vigueur à partir du 14 juillet 1947

LigneMode d’exploitationTarif unique
Font d’Aurelle – Rond-point des MoulinsBus5 Francs
Saint-Eloi – Champs de ManœuvresTramway5 Francs
Comédie – Castelnau-le-LezTramway5 Francs
Comédie – CelleneuveTramway5 Francs

Octobre 1947 : les lignes de Saint-Eloi et Celleneuve sont exploitées en autobus

A partir du 17 octobre 1947, la ligne Saint-Eloi – Champs de manœuvres est la deuxième ligne du réseau de la RMT à être exploité  en autobus en remplacement des tramways. La ligne de la Comédie à Celleneuve est également exploité par autobus à partir du 1er juin 1948. Les tramways ne circulent plus que sur la ligne de la Comédie à Castelnau-le-Lez. 

Le 20 juillet 1948, le Maire de Montpellier prend un arrêté afin de modifier les terminus des deux lignes. Le terminus Champs de Manœuvres  de la ligne Saint-Eloi – Champs de Manœuvres  est reporté au croisement de la route nationale n°87 (actuelle avenue de Toulouse) et du Chemin de Celleneuve à Lattes. Ce croisement correspond aujourd’hui au rond-point du Grand M. Par le même arrêté, le terminus de la ligne de Celleneuve est reporté sur la place au cœur de quartier de Celleneuve. 

1948 : la RMT face à l'augmentation générale des prix

En 1948, les tarifs en vigueur sur le réseau de la Régie Municipale des Transports augmentent plusieurs fois afin de combler le déficit d’exploitation. Les dépenses ne cessent d’augmenter et sont supérieures aux recettes résultant de la vente des tickets. La RMT constate une augmentation de ses charges de 50%. L’augmentation des frais liés au personnel et aux matières premières représentent à elle seule une hausse de 21% des dépenses totales sur les 50% constatés par la régie.

Cette augmentation des dépenses est liée à un contexte plus globale où le Franc de l’époque se déprécie fortement et l’inflation au niveau national est aux alentours de 60%.  

Tarifs en vigueur14 juillet 19471 mars 19482 juin 1948Octobre 1948
Tarif 1 voyage5 Francs8 Francs10 Francs15 Francs
Tarif 10 voyagesNon connu70 Francs90 Francs135 Francs
Tarif militaire et de réductionNon connu6 Francs5 Francs8 Francs
Carte hebdomadaire 2 parcours30 Francs30 Francs50 Francs75 Francs
Carte hebdomadaire 4 parcours55 Francs55 Francs100 Francs150 Francs

Février 1949 : la RMT remplace le dernier tramway

Les derniers tramways du réseau de Montpellier sont arrêtés le 1er février 1949. La dernière ligne du réseau de la RMT, où les autobus sont substitués aux tramways électriques, est la ligne de la Comédie à Castelnau-le-Lez. La Régie est tellement pressée de supprimer les derniers tramways, que pour la substitution de la dernière ligne, l’ensemble des autobus disponibles circulent sur les lignes sans avoir de véhicules de réserve. Néanmoins, cette situation va être résolue avec l’arrivée de nouveaux véhicules qui vont pouvoir servir également à étendre le réseau aux quartiers périphériques de la ville. 

L'extension du réseau de la RMT à d'autres quartiers

Courant 1949 : une nouvelle ligne pour le Plan des 4 Seigneurs

En 1949, une nouvelle ligne est mise en service par la Régie afin de relier le Plan des 4 Seigneurs au nord de la ville au centre-ville en passant par Boutonnet et la route de Mende. L’année suivante, la ligne est prolongée entre la Gare et le Pont-Juvénal. Le réseau est alors composé de quatre lignes.

Horaires des lignes de bus de RMT en 1950. Source : Historail n°24 de janvier 2013

Février 1951 : la ville décide la création de deux nouvelles lignes

Le 26 février 1951, le conseil municipal de Montpellier décide la création de deux nouvelles lignes et la modification de la ligne du Plan des 4 Seigneurs au Pont-Juvénal. Cette dernière doit retrouver son terminus de la Gare, la desserte du Pont-Juvénal étant reprise par une des deux nouvelles lignes. Cette mesure consiste pour la RMT à parcourir annuellement  101 835 kilomètres supplémentaires. 

Lignes et kilomètres projetés : 

  • Ligne du Plan des 4 Seigneurs à la Gare : 84 km par jour 
  • Ligne de l’école d’agriculture à Rimbaud : 95 km par jour 
  • Ligne de Figuerolles à la Pompignane : 100 km par jour
Pour l’exploitation, le conseil municipal valide l’acquisition de 5 autobus à gabarit réduit à 3,5 tonnes contre 5 tonnes par les bus employés jusqu’à présent sur les lignes de la RMT. 

Février 1951 : un service spécial vers la clinique Laennec

La ville de Montpellier décide lors du conseil municipal du 26 février 1951, la mise en place d’un service spécial pour accéder à la clinique Laennec de l’hôpital Font d’Aurelle. Cette ligne circule uniquement le jeudi et le dimanche avec un départ de la Gare à 13 heures et un départ de la clinique à 16 heures 15 en direction de la Gare.  

Archives Municipales de Montpellier, [3D130], délibération du conseil municipal sur le service de la clinique de Laennec

Courant 1956 : les lignes du réseau sont identifiées par des lettres

Selon le livre « 130 ans de transports dans l’agglomération de Montpellier » rédigé par Cécile Malhey-Dupart et publié en décembre 2006 par la direction de la communication de TaM (Transports de l’Agglomération de Montpellier), les lignes de la RMT sont identifiées par une lettre. 

  • A – Castelnau-le-Lez – Celleneuve 
  • B – Saint-Eloi – Croix d’Argent 
  • C – Font d’Aurelle – Rond-point des Moulins
  • D – Plan des 4 Seigneurs – Gare
  • E – Service pour la clinique Laennec 
  • F – Rimbaud – Ecole d’Agriculture 
  • G – Pompignane – Figuerolles 
  • H : Spéciaux

Quelques ajustements seront mis en place pour desservir par exemple la Cité Mion avec la ligne C ou des services directs sur la ligne A. La structure du réseau demeurera inchangée jusqu’en 1962.

Courant 1962 : on modifie les lignes du réseau

En 1962, le réseau est modifié et simplifié. Par exemple dans le quartier des Hôpitaux, le Font d’Aurelle et Saint-Eloi sont desservis par la ligne B toutes les 8 minutes au lieu d’avoir deux lignes distinctes dont celle venant du rond-point des Moulins toutes les 20 minutes. 

Lignes de la RMT en 1962

Ligne ItinéraireIntervalle
ARond-point des Moulins - Ecole d'Agriculture20 minutes
BFont d'Aurelle - Croix d'Argent8 minutes
CCastelnau - Celleneuve12 minutes
DPlan des 4 Seigneurs - Rimbaud30 minutes
EPompignane - Gare40 minutes*
FGare - Figuerolles40 minutes*
* les lignes E F ne circulent pas entre 9h et 11h et entre 14h à 17h environ

A cette époque, les bus de la régie municipale des transports sont remisés à Castelnau-le-Lez. Les véhicules commencent ou terminent leur service commercial à la Comédie, soit au milieu des lignes pour limiter les kilomètres à vide. La seule exception est la ligne C du côté de Castelnau-le-Lez ou certains des bus affectés commencent leur service du terminus. Par exemple, le véhicule commun aux lignes E et F le matin débute son service commercial à la Comédie à 6h52 en direction de la Pompignane, avant de réaliser les départs de Pompignane vers Figuerolles à 7h02 et 7h42 et dans le sens inverse à 7h22 et 8h02 de Figuerolles vers la Pompignane, son dernier départ est à 8h22 de la Pompignane et fait son terminus à la Comédie puis rentre au dépôt. 

Berliet PBR 10 de la RMT sur la ligne C à Castelnau-le-Lez. Source : Jean Capolini

1964 à 1965 : de nouvelles lignes sur le réseau

La fréquentation du réseau est en forte croissance au début des années 1960. Par exemple, sur la seule année 1962, la fréquentation a augmenté de 27% et elle a même doublé entre 1959 et 1964 passant de 7.8 à 14,7 millions de voyageurs par an. Cette croissance de la demande est à corréler avec l’augmentation démographique de la ville dans laquelle de nouveaux quartiers se construisent. Les bus de la RMT accompagne ce développement de la ville en créant ou prolongeant les lignes  et en achetant de nouveaux autobus. Par exemple la ligne F prolongée très rapidement en n1962 du faubourg Figuerolles à Notre-Dame de la Paix. 

Changements en 1964

La ligne A est prolongée du rond-point des Moulins à la nouvelle zone industrielle des Près d’arènes qui accueille le nouveau dépôt de la RMT. La portion de la ligne D « Gare – Rimbaud » devient la nouvelle ligne G du réseau. Cela peut s’expliquer par exemple par la différence de fréquentation entre les deux parties de la ligne qui nécessite un niveau d’offre différent. 

Modifications en 1965

Le réseau compte 3 nouvelles lignes H, J et K dont la ligne J est issue de la scission en deux de la ligne C, les lignes du réseau sont : 

  • A – Zone industrielle – Ecolé d’agriculture 
  • B – Font d’Aurelle – Croix d’argent 
  • C – Castelnau- Comédie
  • D – Lycée agricole – Comédie
  • E – Pompignane – Comédie 
  • F – Notre-Dame de la Paix – Comédie
  • G – Gare – Rimbaud
  • H – Gare – Plan des 4 Seigneurs
  • J – Comédie – Celleneuve 
  • K – Comédie – Lemasson 
 
Berliet PH100 en direction de la Gare de Montpellier. Source : Jean Capolini

Modification des lignes en 1966

La ligne C (Castelnau – Gare) devient plus direct et ne dessert plus l’intérieur du quartier des Beaux-Arts dont la desserte est assurée par la nouvelle ligne L (Gare – Saint-Lazare). Au nord de la ville, la ligne H est prolongée du plan des 4 Seigneurs au lycée agricole. La ligne D quant à elle dessert à la place le secteur de Vert Bois jusqu’au zoo du Lunaret. Deux nouvelles lignes sont aussi mises en service, la ligne transversale (Plan Cabanes – Universités) et la ligne du « Tour de ville » exploitée en minibus à titre d’essai. 

Avril 1967 : les premiers bus pour la Paillade

La ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité) de la Paillade, quartier Mosson aujourd’hui, est un nouveau quartier conçu à l’écart du centre-ville de Montpellier pour faire face à l’accroissement démographique de la ville de Montpellier. Le 15 avril 1967, les premiers habitants s’installent dans le sud du quartier et le même jour des autobus sont mis en service entre Plan Cabanes et la Paillade pour relier le nouvelles habitations au centre de Montpellier.

Octobre 1967 : les lignes sont numérotées

En octobre 1967, les lignes de la RMT sont identifiées par des nombres et non plus des lettres. Cela permet de reclasser en partie les lignes par importance. Par exemple, la ligne J (Comédie – Celleneuve) devient la ligne 1. Certaines de ces lignes numérotées en 1967 perdureront jusqu’au retour du tramway à Montpellier, la ligne 4, par exemple, desservira Castelnau-le-Lez jusqu’en 2006. Les lignes sont donc comme suit : 

  • ligne 1 : Celleneuve – Comédie (ancienne ligne J)
  • ligne 2 : Croix d’Argent – Font d’Aurelle (ancienne ligne B)
  • ligne 3 : Zone Industrielle – Ecole d’agriculture (ancienne ligne A)
  • ligne 4 : Gare – Castelnau-le-Lez (ancienne ligne C)
  • ligne 5 : Gare – Vert Bois (ancienne ligne D) 
  • ligne 6 : Gare – Lycée agricole (ancienne ligne H) 
  • ligne 7 : Notre-Dame de la Paix – Rimbaud (anciennes lignes F et G)
  • ligne 8 : Lemasson – Saint-Lazare (anciennes lignes k et L)
  • ligne 9 : Comédie – La Pompignane (ancienne ligne E)
  • ligne 10 : La Paillade – Plan Cabanes
  • ligne « Tour de ville » 
  • ligne « transversale sud » 

Les thèmes de 1947 à 1968

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